Historique
Avant le xixe siècle, les combats d'animaux étaient extrêmement populaires et très répandus, et les classes les plus aisées ne dédaignaient pas ces spectacles qui, dans leurs formes plus raffinées, pouvaient impliquer des ânes, des taureaux, des ours, des sangliers, des lions et des panthères. Les bovins en route pour l'abattoir étaient souvent opposés à des chiens, pour le plus grand plaisir du public, le mordant du chien pouvant parfois être utilisé pour immobiliser l'animal avant son exécution. Petit à petit, le nom de Bull-dog fut donné aux chiens affrontant les taureaux.
Au Royaume-Uni, les combats d'animaux furent officiellement interdits en 1835, au moment où furent publiées les premières lois de protection animale, mais ces mesures contribuèrent au développement des combats de chiens, plus faciles à organiser et à cacher aux autorités que les combats impliquant des ours ou des taureaux. Ce nouveau "sport" devint alors à la fois un support de choix pour les parieurs et une manière de continuer à tester les qualités de telle ou telle lignée contre telle autre.Au cours des XVI° et XVII° siècles pour le plaisir du roi d'Angleterre, on construisit un lieu officiel, « le Bankside Bear Garden » où étaient élevés les meilleurs combattants. Les premières sélections ne portaient pas sur le physique, mais sur l'allant, la vaillance, l'habileté et le mordant de ces chiens au combat.
Le caractère des Bull-dogs auparavant utilisés contre les taureaux ne satisfaisait pas complètement le goût des spectateurs qui les trouvaient trop lents, trop lourds, pas assez endurants et globalement inadaptés à ce nouveau genre de combat.
Au même moment et dans les mêmes milieux, on trouvait des chiens de type Terrier (Old Black and Tan, Old White, Fox, etc.) qui pesaient de 4 à 10 kilos et faisaient également l'objet de spectacles populaires, organisés autour d'une fosse (pit). Petits, agiles, vifs et agressifs, ces Terriers y étaient mis en présence de rongeurs qu'ils devaient détruire au cours de « rat killing matches » donnant lieu à d’importants rassemblements de parieurs.
On ne sait quel éleveur (à moins que cela ne soit le fruit du hasard) eut l’idée de croiser Bull-dogs et Terriers, toujours est-il qu’il en sortit bientôt un type de chien alliant puissance, souplesse, mobilité, endurance et courage. Ces chiens, baptisés Half and Half ou Bull and Terrier ou English pitbull ou Sporting bull terrier constituent la racine commune du Staffordshire Bull Terrier, du Bull Terrier, de l'American Pit Bull Terrier et de l'American Staffordshire Terrier.
Capable de se battre furieusement, de poursuivre et de terrasser impitoyablement un renard ou un blaireau et de dormir le soir-même dans le lit des enfants, ce type de chien, à la fois chien de combat, chasseur de nuisibles et chien de compagnie, a fait le bonheur de la classe ouvrière anglo-saxonne pendant tout le XIXe siècle et une bonne partie du XXème.
Au départ, plusieurs types coexistèrent, tels que le Warlaston, court et léger et le Walshall, de stature haute aux lignes très « terrier ». Rapidement, à partir d'exemplaires courts et trapus de Bull and Terriers, certains amateurs, particulièrement dans la région du Staffordshire, entament une sélection. C’est en 1934 qu’un éleveur, Joe Dunn, proposa de rassembler les « Brindle Bull Terrier » (nom donné par les Londoniens) et les Staffordshire Bull Terriers (nom donné par les mineurs du Staffordshire) dans un même club et sous la même appellation.
Le club sera créé en 1935 et la race homologuée par le Kennel Club le 15 juin de la même année.